Dans le calme majestueux des sommets, les professionnels de la montagne font face à un défi croissant : préserver ces espaces naturels de l’afflux massif de visiteurs et des activités nuisibles telles que les barbecues sauvages et les baignades irresponsables. La fragilité de la flore locale est mise à rude épreuve, mais des initiatives émergent pour sensibiliser et protéger ces trésors naturels.
Prévention et mesures restrictives
Les parcs et réserves naturelles de montagne ne relâchent pas leurs efforts en matière de prévention. Par exemple, les lacs Jovet, situés dans la réserve naturelle des Contamines-Montjoie en Haute-Savoie, sont désormais interdits de bivouac et de baignade toute l’année. Cette décision, effective du 1er juillet au 31 août, vise à protéger la fragilité de cet écosystème unique. D’autres mesures similaires sont adoptées dans diverses régions montagneuses pour mieux contrôler les comportements des visiteurs.
Changement de profil des visiteurs et incivilités
Depuis la fin de la pandémie, le profil des randonneurs et bivouaqueurs a changé. On observe une augmentation des incivilités, telles que les barbecues sauvages et la multiplication des baignades dans les lacs de montagne, entraînant la destruction de la flore locale. Yvan Chaix, directeur de l’Agence de développement des Hautes-Alpes, souligne la méconnaissance du milieu montagnard par une nouvelle génération de touristes internationaux peu informés des bonnes pratiques.
Cas spécifique de l’Isère et solutions proposées
La station de Chamrousse, proche de Grenoble, a également constaté une augmentation des incivilités. Pour remédier à cela, des mesures ont été mises en place : interdiction de bivouaquer autour du lac Achard, embauche de gardes verts et de médiateurs pastoraux, et installation d’éco-compteurs pour suivre les flux de visiteurs.
Les résultats sont positifs, avec une diminution de 30% des flux de visiteurs autour du lac Achard. Cependant, cette régulation des flux doit être constante pour éviter le déplacement des problèmes vers d’autres zones.
Promotion de zones de bivouac alternatives
À Chamrousse, d’autres solutions sont également envisagées, telles que la transformation de lacs artificiels en zones de bivouac et d’activités de pêche pour orienter les visiteurs vers des espaces plus adaptés. Ces actions pourraient permettre une meilleure régulation des comportements et une protection accrue des zones naturelles.
Exemples réussis ailleurs en France
Dans le parc national de la Vanoise, le respect des règles est exemplaire. Grâce à une politique de sensibilisation et à une gestion précise des zones autorisées pour le bivouac, la plupart des visiteurs adoptent des comportements respectueux. Le parc des Écrins, quant à lui, insiste sur l’accompagnement par des professionnels de montagne pour s’assurer que les bons gestes soient adoptés et pour éduquer les visiteurs sur les enjeux environnementaux.
Initiatives de sensibilisation et accompagnement
Les professionnels des montagne mettent également en avant le recours à des guides pour accompagner les randonneurs. Ces initiatives permettent de garantir l’adoption de comportements respectueux de l’environnement. Yvan Chaix note que l’intervention de professionnels du secours en montagne contribue également à sensibiliser les visiteurs aux gestes sûrs.
La diffusion de l’information reste néanmoins un défi majeur en raison de l’étendue des territoires à couvrir. Il est essentiel de privilégier certains endroits moins fragiles mais tout aussi beaux, afin d’organiser de manière judicieuse les flux de visiteurs et de protéger efficacement les écosystèmes montagnards.
La protection de la montagne face à l’afflux de visiteurs repose sur une combinaison de mesures restrictives, de sensibilisation, et d’accompagnement professionnel. L’implication des professionnels dans la gestion des espaces naturels et la mise en œuvre de solutions innovantes sont essentielles pour préserver les merveilles naturelles de nos montagnes tout en permettant à chacun de continuer à en profiter de manière responsable.
