Entre ciel et terre, dans un équilibre presque irréel, se dressent les monastères de Meteora en Grèce. Nichés au sommet d’imposantes formations rocheuses, ces joyaux architecturaux défient les lois de la gravité et invitent à une exploration empreinte de mystère et de spiritualité. Partons à la découverte de ces lieux uniques, témoins d’un patrimoine millénaire et d’une harmonie entre l’homme et la nature.
Des colonnes célestes
Dans les montagnes centrales de la Grèce, s’élèvent des piliers de grès brun, tels des doigts géants de pierre, touchant presque le ciel. Ces formations rocheuses majestueuses, connues sous le nom de Meteora, abritent quelques-uns des monastères les plus spectaculaires au monde. Le terme « Meteora » signifie littéralement « colonnes du ciel ».
Depuis le XIe siècle, les moines se sont réfugiés dans ces sommets presque inaccessibles, habitant des grottes naturelles en quête de solitude et de méditation. Ces cavernes, que l’on peut encore apercevoir depuis la route, étaient autrefois des sanctuaires pour ceux cherchant à fuir les distractions de la civilisation.
Une évasion céleste
À partir du XVe siècle, vingt-quatre monastères ont été construits à Meteora lors d’une renaissance de l’idéal érémitique. Aujourd’hui, six de ces monastères et un couvent sont encore en activité, vibrant de la vie monastique et de traditions séculaires.
Le plus ancien monastère, fondé en 1382, fut construit pendant l’occupation turque. Les moines, cherchant à éviter le pillage, grimpaient toujours plus haut. Ils utilisaient des échelles de corde pour acheminer des matériaux de construction et des vivres. Bien que des routes relient désormais les bâtiments, les moines privilégient encore les anciennes méthodes, notamment des paniers suspendus à des câbles pour transporter leurs fournitures.
Une visite à la chapelle principale
La chapelle principale du monastère de Megalo Meteoro, ou Metamorphosis, est ornée de fresques représentant des scènes de persécution des chrétiens par les Romains. Entrer dans cette chapelle, c’est comme se plonger dans une toile de la Renaissance, où sang et chair déchirée témoignent des épreuves endurées par les saints.
Le monastère d’Agia Triada, bâti au XVe siècle, est connu pour être le plus photogénique. Il a même été mis en lumière dans le film de James Bond « Rien que pour vos yeux ». Il est sans doute le symbole moderne de Meteora.
Les trésors byzantins
Le monastère de Varlaam, fondé en 1517, abrite une précieuse collection de reliques byzantines, incluant des croix sculptées, des icônes et des vêtements d’autel finement brodés. Le Roussanou, édifié en 1545, est le plus inaccessible. Il faut franchir un pont en bois entre deux pics pour atteindre son portail. Roussanou est renommé pour sa collection d’icônes.
Le quotidien des habitants de Meteora
La vie dans les monastères de Meteora semble figée dans le temps. Les moines et les nonnes mènent une existence austère, conformément aux traditions de leurs ancêtres. Le vin y est encore fabriqué dans des cuves en chêne géantes où les moines écrasent les raisins de leurs pieds nus.
Les visiteurs sont les bienvenus, mais doivent respecter certaines règles strictes, notamment en matière de tenue vestimentaire. Les novices sont prêts à fournir des tabliers et des capes pour couvrir les épaules et les genoux des visiteurs.
Rencontrer les artisans de la foi
À Meteora, les habitants continuent de pratiquer des techniques traditionnelles. Un moine, par exemple, fabrique des bols en terre cuite en utilisant des soufflets à main sur un four. Un autre peint des icônes en utilisant des pigments broyés à la main et liés avec du jaune d’œuf, une technique presque disparue de nos jours.
Les icônes sont des œuvres d’art et de dévotion, et leur fabrication est une tradition ininterrompue depuis des siècles. Le moine appliquait même de la feuille d’or en utilisant les huiles naturelles de sa peau pour l’adhérence.
Conseils pratiques pour la visite
Pour se rendre à Meteora, il est préférable de prendre un bus ou de prendre un train depuis la gare Larissis d’Athènes vers la ville de Volos, puis de continuer en train à voie étroite jusqu’à Kalambaka. Une fois en ville, tout taxi pourra vous conduire aux monastères, situés à environ un kilomètre et demi au nord de Kalambaka.
Où séjourner
- Hotel Divani Meteora, un hôtel de luxe quatre étoiles avec 165 chambres, piscine, restaurant et bar.
- Antoniades Hotel, un hôtel deux étoiles populaire parmi les routards et les grimpeurs avec 59 chambres et un restaurant.
Pour les voyageurs en quête de confort, l’hôtel Divani Meteora Hotel à Kalambaka est une option parfaite. Les voyageurs au budget plus modeste préfèreront l’Antoniades Hotel.
Visiter les monastères de Meteora, c’est remonter le temps et découvrir un monde où la spiritualité et la beauté naturelle se rencontrent dans une harmonie parfaite.
